Dans une interview exclusive accordée à la Gazzetta dello Sport, Giorgio Chiellini (35 ans) a fait le point concernant sa rééducation: "Je serai de retour l'année prochaine. En février, mars... c'est encore tôt pour le dire. Lorsqu'on parle d'une blessure aussi sérieuse, il est difficile d'être précis concernant la guérison complète".
A propos de son futur: "Je jouerai encore deux ans. Pas plus car ensuite j'aimerais avoir une carrière de dirigeant. Former une équipe, l'aligner sur le terrain et l'entraîner est beau. Le détachement du terrain n'est pas facile mais la vie d'un entraîneur ne m'attire pas. Un bon schéma tactique ne suffit plus, les entraîneurs doivent de plus en plus être des psychologues et des leaders pour motiver leurs joueurs. Je comprends que certaines personnes aient envie, après des années, de changer d'air et de faire autre chose. Ici, on dit 'de la Juve tu ne pars jamais'. C'est la Juve qui te fait partir. Cela vaut moins pour les étrangers, mais pour un italien quitter la Juventus est quelque chose de vraiment difficile. Parce qu'elle reste en toi".
Concernant les méthodes de Maurizio Sarri: "Il vit énormément dans les chiffres et les schémas. Il pense beaucoup à l'aspect technique. Il est compétent et dédié à son travail. Il essaye aussi de nous stimuler, mais la partie prépondérante de son travail est toujours de faire des analyses scientifiques de tout. L'empathie qui doit se créer entre l'entraîneur et l'équipe pour mettre en pratique ce qu'il veut est la ressource fondamentale. Ce qu'il y a de commun entre Sarri et Allegri c'est que les deux veulent gagner. La manière d'y parvenir est différente, mais je ne pourrais pas dire si un est mieux que l'autre. Selon moi, la Juve gagnera encore si elle parvient à prendre le meilleur de chacun. Ce sont deux grands entraîneurs".
Le numéro 3 bianconero a également fait les éloges de Paulo Dybala: "Paulo est une personne très silencieuse, un garçon en or que nous avons vu grandir avec nous. Paulo ne parle pas beaucoup, mais au final il fait son boulot, et il le démontre sur le terrain. L'année dernière a été étiquetée comme une mauvaise saison de Dybala. Mais tout dépend de ce qu'on lui demande. S'il joue en tant qu'attaquant de pointe, il peut marquer 20 buts par saison, mais si Dybala fait le milieu de terrain, il marque 5 buts et il n'est pas très en vue. Il fait jouer l'équipe, il est important pour de nombreux aspects. Selon moi, Paulo continue de progresser, c'est un joueur de niveau international. Il l'a également démontré mardi. Il voulait rester à la Juventus. Il a eu l'occasion de partir mais c'est un joueur qui tient à gravir les échelons ici, c'est quelqu'un qui porte le brassard de capitaine avec honneur, parce qu'il le mérite. Je ne serais d'ailleurs pas surpris de voir Paulo réaliser ce qu'ont fait Trezeguet, Camoranesi, Nedved, c'est-à-dire de réaliser un parcours important dans l'histoire de la Juventus".
Giorgio a également parlé de l'importance de Ronaldo au sein du vestiaire et de la satisfaction de s'entraîner à ses côtés: "C'est quelqu'un qui se fixe des objectifs quotidiens trop importants. Tout ce qu'il fait, il le fait avec une attention et une méticulosité extrême. Pour moi, ce fut une bonne chose d'avoir joué avec lui à un âge aussi avancé. Parce que même à 34 ans, lorsqu'un joueur comme lui arrive, il y avait en moi l'envie de comprendre quelque chose. Il se prépare différemment et lors de certains matches on voit qu'il est différent des autres. Il n'y a pas de mal à le dire parce qu'il est avant toute chose une multinationale vivante. Il est important qu'il se sente bien dans l'équipe, malgré qu'il soit une 'hyène' entre guillemets. J'ai fait la connaissance d'une personne qui a vécu cette aventure avec une grande envie de tout démontrer. Au final, ses intérêts sont nos intérêts: ils coïncident car, comme nous, il veut tout gagner".
