Au lendemain du match nul concédé sur le terrain de la Fiorentina, les critiques fusent de toute part. Des joueurs à Sarri, en passant par nos dirigeants, tout le monde en prend pour son grade. A juste titre ? Quelles leçons tirer ? Notre analyse...
Une copie à revoir certes, mais...
Que nous soyons pro-Juve ou non, que nous soyons des positifs dans l'âme ou non, nous sommes tous unanimes sur au moins un point: la Juventus vue hier après-midi n'était clairement pas à la hauteur. On peut même parler d'un pas en arrière par rapport aux très bonnes choses montrées lors de la première mi-temps de Parme-Juve ou lors des soixante premières minutes de Juve-Naples.
Cette Juve devait progresser au fil des matches, en parallèle de sa condition physique. Un concept qui ne s'est absolument pas confirmé hier au Franchi. La Juve était tout simplement méconnaissable. Peu concentrée, sans âme, sans conviction, sans jeu, à court d'idées et complètement inefficace de la première à la dernière minute, elle n'aura fait que subir le jeu adverse. Au final, ce point arraché peut être considéré comme une excellente opération au vu du déroulement de la rencontre.
Le groupe doit tirer des leçons de cette sortie manquée et repartir de cette piètre prestation pour accélérer sa progression. Il faut parfois faire un pas en arrière pour mieux repartir et des emblèmes comme Buffon, Leonardo (impeccable hier) et Chiellini sauront le rappeler au reste des troupes. Nos joueurs doivent aller puiser dans cette déception les forces et l'énergie nécessaires pour repartir du bon pied dès mercredi à Madrid !
Ne perdons pas non plus de vue que la Juve a aussi manqué de chance hier. Les blessures de Douglas Costa et de Pjanic, ainsi que les crampes de Danilo, ont contraint Maurizio Sarri à effectuer des remplacements forcés. Là où l'équipe aurait plutôt eu besoin de changements stratégiques afin d'apporter de nouvelles solutions et du sang frais sur le terrain.
Une condition physique à la traîne ?
Ce qui inquiète vraiment une grande partie du peuple bianconero en ce début de saison, c'est la condition générale de l'équipe. Si la flamme s'était éteinte après 45 minutes à Parme et après 60 minutes contre Naples, on pensait voir une Juve plus efficace et au rendement plus durable hier.
Le fait d'avoir joué à 15 heures sous un soleil de plomb (il faisait 31-32 degrés à l'ombre hier à Florence) n'a pas aidé mais ces conditions extrêmes étaient identiques pour les deux formations. Pas d'excuse donc.
La préparation physique de cet été a été programmée pour que nos joueurs montent en puissance au fil des matches. La saison sera longue et pour plusieurs de nos joueurs elle se terminera même par le championnat d'Europe.
Autre réalité, les trêves internationales ne portent visiblement pas chance à la Juventus. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: avec le nul d'hier au Franchi, l'équipe bianconera n'a effet remporté aucun de ses quatre derniers déplacements d'après pause internationale. Un bilan de trois nuls et d'une défaite qui démontre à quel point la Juve a du mal à se reconcentrer sur le championnat après ces trêves...
Cela démontre clairement que le sous-régime affiché hier était à la fois physique et mental.
Une Juventus encore en construction
En confiant la Juventus à Maurizio Sarri, la volonté de nos dirigeants était de modifier la physionomie et le jeu de l'équipe. On nous a promis une Juventus plus belle et plus spectaculaire qui continuera à gagner. Mais cette Juve est toujours en phase de construction. Ce n'est pas en deux mois et en trois matches officiels que l'on donne une nouvelle identité et une nouvelle personnalité à une équipe. Un nouveau concept de jeu, cela ne s'improvise pas, cela se travaille. En l'espace d'un match, nous sommes nombreux à avoir oublié l'excellente Juve vue lors des deux premières sorties de la saison (du moins en partie).
Quelle abondance de joueurs ?
Depuis le début de l'été, on parle d'une abondance de joueurs, de la nécessité d'alléger l'effectif. Tout cela pour voir la Juve perdre quatre joueurs en l'espace de deux semaines. Chiellini ne fera son retour que dans 5 à 6 mois, De Sciglio d'ici 2 à 3 semaines. La gravité des blessures de Douglas Costa et de Pjanic est encore à évaluer mais on peut craindre plusieurs semaines d'absence pour le brésilien. Quant à Danilo, également sorti hier, il ne s'agirait à priori que de simples crampes. Croisons les doigts pour que cette hémorragie s'arrête !
Cette abondance au niveau de l'effectif que l'on annonçait comme problématique en début de saison s'avère donc finalement être une véritable nécessité. Entre les blessures, les joueurs de retour de l'infirmerie, les joueurs à cours de forme, la situation n'est pas simple pour Maurizio Sarri. Et même les joueurs sur lesquels on fonde beaucoup d'espoirs, comme Bernardeschi, manque de constance.
Il y a donc encore du pain sur la planche et cette saine concurrence au sein du groupe devra pousser les joueurs à se surpasser :
L'Inter déjà championne
De côté de Milan, on savoure les premiers points perdus par la Juventus. Après ses trois succès consécutifs contre le promu Lecce, contre la Fiorentina et contre une équipe de l'Udinese qui aura joué en infériorité numérique durant plus d'heure hier soir, l'Inter et ses tifosi se voient déjà champions. Bravo à eux !
Gardons les pieds sur terre et restons unis
Dans un cas comme dans un autre, il faut apprendre à garder les pieds sur terre. Évitons les excès de confiance et les excès de déprime, surtout après trois matches de championnat.
Comme trop souvent, la passion et l'amour du maillot nous font voir les choses de façon disproportionnée. Ne perdons pas de vue que nous ne sommes qu'en septembre et que tout reste à faire dans cette saison.
La force d'un groupe mais aussi d'un peuple est dans sa capacité à savoir rester positif en toute circonstance et à s'avoir rester unis dans les bons mais surtout dans les moins bons moments. Allons donc de l'avant, soutenons notre club... Fino alla Fine ! Tous ensemble, faisons en sorte que cette saison soit une belle réussite !
